La face obscure de Mercure et l’homo economicus

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La face obscure de Mercure est dans l’anthologie La Justice… demain, ailleurs, autrement, éditions Arkuiris.

Dans La face obscure de Mercure, le lecteur attentif remarquera quelques allusions à la fameuse affaire « Omar m’a tuer »…


L’idée n’était pas de faire une simple transposition de cette énigme judiciaire, encore moins de lui proposer une résolution. C’était juste un point de départ. Ensuite, ça n’a plus rien à voir avec la réalité, c’est de la science-fiction : un récit qui se déroule dans une société imaginaire, une société dans laquelle il y aurait des inégalités, du racisme, de l’injustice…

En plus de l’inégalité, un autre thème exploré par mon histoire est l’automatisation de la « machine judiciaire ». Peut-on utiliser un modèle mathématique, afin que la Justice soit rendue par des algorithmes ? Seulement dans la science-fiction ? Pas sûr…

Eh oui : la science-fiction, ce n’est pas de la « fantasy ». Mon récit n’échappe pas à la règle : il est basé sur des fondements scientifiques de haut vol. J’ai convoqué une sommité, un grand ponte de l’économie, un chercheur qui fut orné de multiples distinctions, j’ai nommé (enfin, pas encore mais ça ne va pas tarder) le professeur Gary S. Becker.

L’idée simple et géniale de ce savant fou, c’est que tout se ramène à l’économie. Et puisque, comme chacun sait, l’économie est une science exacte, il n’y a plus qu’à tout mettre en équations.

Ainsi, tout ce qui concerne l’humain s’explique par le calcul du rapport bénéfice/coût. Y compris, entre autres, le crime et la répression.

Cette théorie, comme toutes celles qui prétendent réduire l’économie et la société à un modèle mathématique parfait, repose sur l’hypothèse selon laquelle chaque individu agirait en permanence de manière purement rationnelle, et n’aurait en tête que son intérêt égoïste. Une bonne hypothèse pour de la SF dystopique…

Terminons par un hommage au regretté Bernard Maris (alias Oncle Bernard chez Charlie hebdo). C’est dans son excellent Antimanuel d’économie que j’ai découvert l’existence de ce Gary Becker, qui était une sorte d’anti-Bernard Maris.

Pour en savoir plus, il faut lire bien sûr l’Antimanuel d’économie de Bernard Maris et aussi, pour rigoler un bon coup : Crime and Punishment : An Economic Approach, qui fait partie du livre Essays in the Economics of Crime and Punishment (1974) de Gary S. Becker et William M. Landes.

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